Vieille mine d'or abandonnée ; Nord de Rikiev.

Elle n’était venue que pour quelques simples raisons tout à fait explicables et intelligibles.

Premièrement, parce que la personne, quelle qu’elle soit, qui lui avait envoyé l’espèce de chose ayant la prétention de vouloir se faire appeler missive avait été, comment dire, beaucoup trop vulgaire et familier pour qu’elle ne l’apprécie. Non mais c’était quoi cette façon de s’adresser à elle, hein ? Même par écrit ! Ils n’avaient pas élevés les cochons ensembles, à ce qu’elle savait. Elle ne le connaissait même pas, cet espèce de déluré, là. Bref, vous l’aurez compris, sa première raison était de refaire le portrait à l’abruti qui lui avait fait frôler la crise cardiaque (« Que la force soit avec toi mon fils », non mais elle avait l’air d’être un garçon ?!).
Secondement. Parce qu’elle était toujours ouverte à toute proposition. Partir à l’aventure, que ce soit pour sauver le monde ou aller chercher une miche de pain, no problem, elle était partante ! Tant qu’elle pouvait venir à bout de sa propre quête à elle, le reste, elle s’en foutait. Quoique. Si elle crevait en même temps que ce qu’elle considérait comme son actuel pire ennemi à cause d’une bête implosion de la Terre, ce serait quand même dommage. Et un peu frustrant. Mais ça, c’était secondaire, n’est-ce pas. Enfin, d’après le bout de papier qu’elle tenait dans sa main, ça avait pas l’air d’être un périple de tafiole. Au contraire. En espérant tout de même de ne pas tomber sur un sombre abruti en compagnon et accessoirement tête de gland pour lui servir de bouclier en cas d’agression.

Mais en parlant de compagnon.. La missive n’en annonçait qu’un seul. « Ton compagnon de route t’attendra, blablabla », pour ne pas citer. Comme dit précédemment, l’enjeu était loin d’être minime ; dés lors, pourquoi ne seraient-ils que deux abrutis pour partir joyeusement sur les routes bordés de coquelicots et autres pâquerettes abreuvées par la rosée du matin ? Pour très certainement se faire crever à un carrefour quelconque par quelques barbares à la recherche de nouvelles pièces à se mettre sous la main. Y’a pas de petit profit, comme dirait les nains. Enfin, peut-être qu’ils n’étaient que plusieurs divisions rieuses et railleuses, hein. N’empêche qu’il avait intérêt à être un tantinet réfléchi, l’abruti avec qui elle avait rendez-vous, là. Parce que, prune, y’avait pas marqué poire sur son front. Jouer la comédie pour un niais, non merci.

C’est toute à ses pensées métaphysiques et un tantinet râleuses que Shanna foula du pied les cailloux jonchant le sol de l’ancienne mine d’or, au nord de Rikiev. Ancienne, parce que les mineurs avaient vite fait eu de la vider de son métal précieux. Mais tant mieux, moins de monde il y avait, mieux ce serait. Regardant autour d’elle, son bâton négligemment accroché dans son dos grâce à une technique elfique tout à fait complexe consistant à lier une fine corde élégante et raffinée autour de soi pour coincer le sceptre contre son dos, la blondinette ne tarda pas à soupirer en se voyant effectivement seule. Coup d’œil à la missive. « Crépuscule », c’était vague, aussi. Mais elle n’allait tout de même pas attendre toute la soirée, hein. Grinçant des dents, la jeune elfe se décida tout de même à aller prendre place sur un rocher se trouvant là, virant au préalable l’ancien écriteau fatigué par l’usure du temps sans remords aucuns, se donnant une heure avant de partir en cas d’absence de son certainement futur compagnon de route. Une heure, c’était déjà beaucoup trop. Mais elle sentait une grande bonté couler dans ses veines, aujourd’hui. Autant en profiter.

"Sans déconner, c'est vraiment n'importe quoi."

Ezan chiffona le rectangle de papier blanc qui jurait avec la noiceur de ses mains sales, et le jeta sur le sol sans plus de cérémonie. Quoi ? "Sauvez Faelys" ? Lui ? C'était ridicule. Pourquoi pas aller déterrer Excalibur aussi, hein ?

Question d'habitude peut-être, il avait douté de la bonne foi de la missive dès que ses yeux s'étaient posés sur la première ligne. En quoi le fait de sauver le monde avait un quelconque rapport avec lui ? Tout ça ressemblait fort à une mauvaise blague. De plus, les mines du nord de Rikiev où son mystérieux correspondant lui avait donné rendez-vous avec son soit-disant coéquipier était un endroit relativement mal famé, surtout après le coucher du soleil. Oui, tout cela pouvait être un stupide piège, et s'il s'y risquait, une bande de gorilles lui tomberait dessus pour lui découper grossièrement le ventre avec des lames rouillées. Un coup classique.
Après un temps cependant, le jeune homme fronça les sourcils d'un air ennuyé en se disant qu'en fait non, cette hypothèse était bien trop irréaliste. Firstable, personne, dans ce quartier et jusqu'aux mines sus-citées, n'avait les moyens de se payer du papier d'une telle qualité pour une simple promesse de meurtre. Deuzio', beaucoup de gens ici ne savaient même pas lire et écrire. Troiz', si quelqu'un avait voulu lui casser la gueule, il serait venu directement chez lui. Aucun des résidents de l'immeuble n'était du style à risquer sa propre peau pour porter secours à un voisin, en même temps. Ils préféraient se terrer au fond de leur cuisine crasseuse en attendant que les cris et les coups contre les murs ou le plafond s'arrêtent d'eux-mêmes.
Oui, reflexion faite, toute cette histoire de sauvetage héroïque, aussi saugrenue qu'elle soit, n'était peut-être pas si irréaliste. Mais merde, pourquoi lui, et pourquoi maintenant ?!

Ezan avait passé sa journée à ramoner les cheminées des cuisines de l'orphelinat du coin, et il n'aspirait à rien d'autre qu'à un truc à boire et une douche. Le truc à boire en premier, oui, on a des principes ou on en a pas hein. Et un truc fort de préférence, histoire de lui faire oublier cette putain d'odeur étouffante qui semblait lui coller à la peau depuis maintenant des heures. Il était donc rentré chez lui en shootant dans les cailloux de la rue et en époussetant ses fringues au mieux, se disant avec amertume qu'il n'avait jamais dû paraître aussi débraillé, et ça, ça n'était qu'un euphémisme ; ses vêtements, n'étaient absoluement rien comparé à ses cheveux qui avaient viré au noir d'encre poussiéreux, et chaque centimètre carré de sa peau découverte avait plus ou moins la même couleur, tirant parfois sur le gris cendre. Heureusement qu'il avait laissé son lapin domestique chez lui, sinon Lapin aurait certainement put dire adieu à la blancheur de son pelage pour toujours ; neh, il n'existait pas de détache-tout spécial pelage de léporidés, à ce qu'il sache. Aussi, lorsque l'adolescent s'apprêta à ouvrir sa porte dont la serrure bloquait sans arrêt, il découvrit par la même occasion avec surprise le papier blanc immaculé qu'on avait apparement tenté de glisser dans le fente à lettres de la porte (qu'il avait pourtant condamnée de l'intérieur, il ne recevait jamais de courrier et cette ouverture gratuite et batante l'insuportait). L'arrachant de là sans trop le déchirer et se demandant si le capitalisme irait assez loin pour oser envoyer des publicités à quelqu'un vivant à cet endroit de la ville, ses yeux s'écarquillèrent lentement à la lecture de la missive. La suite, vous la connaissez.

Ezan était maintenant en route vers les mines, Lapin bien au chaud dans sa capuche et son sac remuant doucement contre sa hanche gauche au gré de ses pas. Il n'avait pas hésité beaucoup avant de se décider à aller voir si cette histoire vallait ou non son pesant de cacahuètes, il était de nature curieuse ; et puis, au pire, il avait toujours une dague dans la manche de sa veste et l'autre dans une de ses bottes. La chance ferait le reste.

Après quelques minutes de déambulation silencieuse, le jeune homme toujours couvert de suie arriva en vue des fameuses mines du nord, forrées dans des fallaises couleur calcaire dont on extrayait des tas de minerais aux noms qui lui donnaient la migraine ; oxydes, silicates, malachite, galène, shalérite, nickel, or, et ô combien d'autres tous sûrement aussi froids les uns que les autres. Laissant son regard survoler la zone déserte et légèrement rosée par le crépuscule tombant, l'autrefois-châtain apperçut enfin ce qu'il cherchait, à savoir une forme humaine. Enfin, humaine, c'était vite dit. L'espèce de nabot assit sur un rocher un peu plus loin semblait pourtant être le seul être vivant traînant dans le coin à part lui-même, aussi Ezan s'avança-t-il vers lui pour lui lancer un "Yop !" de salutation, ni trop enjoué ni trop lugubre, ne sachant pas à qui il avait affaire. D'ailleurs, il marqua un temps quand il remarqua que celui qu'il avait qualifié dans son esprit de "nabot" portait en fait une robe et avait des seins. Et en plus d'être une fille, c'était une elfe. 'Manquait plus que ça.

"Hm.. Yop ? Salutations, damoîsêêêêêlle.. je cherche un barbare qui porte sûrement une massue, 'l'auriez pas vu par hasard ?"

Car il était évident qu'une elfe blonde d'un mètre-soixante ne sauverait pas le monde, 'fallait pas charrier non plus.

Une demi-heure plus tard, Shanna frissonnait doucement de froid en respirant par intervalles régulières les effluves poussières qui lui donnaient vaguement envie de gerber. Les Hommes avaient de drôles de conceptions du monde, vraiment.. Cette mine devait être un endroit luxuriant avant que ces abrutis y mettent les pieds. La jeune elfe le ressentait, de façon presque imperceptible, avec un arrière-goût de déception et de blasphème, mais elle le ressentait. Combien d’arbres avaient-ils coupés ? Combien de plantes avaient-ils arrachés ? Combien de pierres avaient-ils meurtris de leurs pioches par l’appât du gain ? L’état d’esprit actuel du monde était déplorable, mais en même temps tellement pathétique. Quoique, ce n’était pas la petite blonde qui allait pleurer sur l’infériorité intellectuelle des humains.. Elle serait davantage tentée de le faire sur la souffrance de la Terre, qu’elle pourrait presque entendre pleurer de douleur. Enfin, ça, c’était une autre histoire, et puis peut-être qu’elle devenait vaguement schizophrène, à force de se répéter que les races primaires allaient mener le monde à sa perte.. Allez savoir.

Une demi-heure s’était écoulée, et Shanna frissonnait doucement de froid en détaillant de ses iris bleutés les alentours déserts. Lentement, ses jambes se mirent à brasser l’air en un rythme à la fois doux et charmant, qu’elle accompagna mentalement d’un rythme qualifié de romantique par son auteur ; pour sa part, elle le trouvait davantage déprimant. Mais elle n’eut le temps de s’y attarder que, enfin, une ombre se détacha à l’horizon, et elle haussa un sourcil intrigué en la suivant des yeux, ne tardant pas à plisser légèrement le nez devant l’odeur de suie désagréable qui se faisait de plus en plus nette au fur et à mesure que la personne se rapprochait. D’ailleurs, elle réussit à distinguer les traits de ce dernier une fois à proximité, et pinça les lèvres devant son apparence, comment dire.. peu ragoûtante. Bien au contraire. Elle qui était maniaque, du moins autant qu’elle le pouvait dans son long et dur périple, elle avait vaguement envie de tuer cette chose – comment l’appeler autrement – pour outrage à la santé publique. Sans déconner.

Un rictus déforma brièvement les fines lèvres de la jeune fille aux mots de vis-à-vis qui se trouvait être de sexe masculin, ne tardant cependant pas à se reprendre pour arborer une moue curieuse quoique perplexe en observant l’entité noirâtre, ne tardant pas à plier un genou pour poser un pied sur le caillasse sur lequel elle avait pris place, l’autre se reposant silencieusement sur le sol. * Un mot perd l’affaire, un homme détermine le sort d’un empire, Shan.. * se répéta-t-elle intérieurement pour éviter de plonger en plein cynisme et claquer une remarque acerbe au jeune homme – que, franchement, elle espérait paumé ou là par hasard, ou du moins pour autre chose. Parce que, sincèrement, faire équipe avec ça.. ? Ah. Ah. Ah. La bonne blague. Fallait pas noyer Maurice dans son bocal, y’avait pas marqué ONU avec droit de veto sur son front. Ni garde gosse. Enfin rien de ce style, du moins, parce que si elle faisait toute la liste, ils étaient pas rendus..

« Un barbare portant une massue ? Rien de cela, vous m’en voyez navrée. » répondit-elle avec un sourire espiègle, ne paraissant pas désolée le moins du monde, pour baisser les yeux sur le bout de papier que tenait la sciure vivante entre ses doigts. Un temps, puis la blondinette jeta un coup d’œil à la propre missive serrée dans sa paume couleur pèche. Okay. Donc, c’était bien du foutage de yeule. Hésitant entre se débarrasser vite fait de ce poids pour repartir comme elle était venue ou attendre encore un peu pour obtenir un peu plus d’informations et par-là même des réponses à ses questions, Shanna finit par se décider pour la seconde solution et releva la tête vers le châtain en papillonnant des cils avec une innocence éthérée.

Autrefois considérée comme l'endroit le plus riche en métal précieux de toute la région, la mine d'or située au Nord de Rikiev avait par le passé attiré plusieurs milliers d'individus, tous pour des raisons plus ou moins farfelues mais similaires. Elle contribua surtout à la richesse des quelques dynasties qui dirigent aujourd'hui la Cité Marchande.

De nos jours, l'endroit n'est plus qu'un vieux tas de roches délaissé, arborant fièrement devant chacune de ses issues de frileuses pancartes centenaires sur lesquelles on pourrait deviner, mais sûrement pas lire, ce qui y est inscrit, comme :
"... ENTREE INTERDITE ... connards".

Mais ce que certains prenaient plaisir à appeler jadis "l'Âge d'Or", n'était en rien comparable à ce que le monde s'apprêtait à traverser aujourd'hui...

Le ciel commençait à se couvrir légèrement, mais suffit à faire ressentir la diminution de température des environs.

Tandis que Shanna et Ezan commençaient à perdre patience face à la plaisanterie supposée de la fameuse "missive", ils entendirent bientôt une voix féminine, s'approchant, et se faisant de plus en plus forte.

"Allez dépêche un peu "Papaye", si ça se trouve, on est très en retard !!"

Vieille mine d'or abandonnée ; Nord de Rikiev. Angela10

Spoiler:

C'est dans un boucan pas possible que la jeune femme apparut de derrière les brousses, à quelques mètres de l'endroit où se trouvaient Shanna et Ezan.

"Angela-sama... je vous en prie... n'allez pas trop vite..."

Vieille mine d'or abandonnée ; Nord de Rikiev. Payon_10

Spoiler:

Derrière elle, arriva un homme à l'allure de moine, à la démarche hésitante, quasi tremblante, paraissant assez âgé, et complètement à bout de souffle.

"Je vous avais dit que... la route principale serait... moins pentue..."

La jeune femme sembla l'ignorer totalement, se concentrant visiblement davantage sur l'inspection des lieux.
Elle jeta un rapide coup d'oeil circulaire et ne voyant que Shanna et Ezan à proximité, se dirigea vers eux, sous le regard désespéré du moine essouflé.

"Hello les tourtereaux !! Désolée de vous déranger mais j'en aurais pas pour longtemps, nous cherchons des gens style barbares avec une massue, vous n'en auriez pas aperçu un dans le coin par hasard ?!??"

C'est avec une ardeur extrême et un dynamisme sans précédent que la jeune femme s'adressa aux deux jeunes gens, qu'elle prit vraisemblablement pour un petit couple mimi tout plein, malgré les différences physique et physiologique flagrantes.
Quand on imagine que seuls quelques nuages avaient suffit à faire refroidir l'atmosphère... il devenait alors tout à fait concevable que les mots sortant de la bouche de cette femme puissent frigorifier instantanément tout un hémisphère incluant l'équateur.

Elle respira alors un grand coup et afficha un grand sourire en attendant que quelqu'un lui réponde... sous le regard de plus en plus désespéré du moine...

Ezan observa les deux nouveaux venus, légèrement étonné dans un premier temps ; s'ils venaient pour leur mission, ils paraissaient bien vieux. Enfin, surtout le deuxieme, en fait. Au mot "toutereaux" prononcé par l'étrangère, le jeune homme fronça légèrement les sourcils avant de tourner la tête vers l'elfe, qui était d'ailleurs toujours assise sur son rocher. Comment pouvaient-ils croire à un chose pareille ? C'était répugnant !

Il n'eut cependant pas le temps de s'offusquer puisqu'une phrase semblable à celle qu'il avait prononcé quelques minutes plus tôt à l'intention de l'elfe émmergea des lèvres de la dénommée Angela. Des barbares ? Avec des massues ?

"C'est excatement ce que je me demandais, moi aussi." répondit-il en jouant avec le pommeau de son épée. "Mais apparement, 'y'en a pas par ici, tout ce que j'ai trouvé c'est elle." ajouta-t-il en désignant l'elfe, peu soucieux de paraître poli maintenant qu'il était certain qu'il n'avait plus besoin d'elle ; c'est vrai, quoi, on a le sens des priorités ou on ne l'a pas.

Ce fut avec curiosité que Shanna fixa les deux nouveaux arrivants, et plus particulièrement la première, quant à elle. N’ayant jamais été enseignée aux monarchies quelconques du pays, elle ignorait tout des membres de la royauté, et par-là même l’identité de cette princesse. Pourtant, sa tenue et sa stature lui paraissait autrement plus distinguée que celle de l’autre uluberlu premièrement arrivé – ce qui, en soi, n’était pas difficile – et elle se demanda avec espoir si celle-ci – ainsi que le vieillard derrière elle – ne serait pas l’expéditrice de la lettre qu’elle tenait toujours froissée entre ses doigts. Si c’était le cas, hallelujah. Franchement. Même si elle ne comptait pas faire copain copine avec ses soit disant futurs coéquipiers, elle ne crachait pas sur les compagnons de marque. ‘Manquerait plus que ça. Enfin, ça, c’est ce qu’elle se disait avant que la rouquine ne leur adresse la parole, lui faisant tout d’abord marquer un temps, puis écarquiller les yeux. Les tourtereaux ?

La blondinette s’apprêtait à répliquer avec véhémence, mais son cri d’indignation mourut à peine né dans sa gorge tandis que la jeune fille continuait sur sa lancée, relativement impressionnante. La jeune elfe ignorait si c’était de par son aura ou sa prestance, mais dans les deux cas, cette nana intimidait, avec ou sans sourire joyeux. Et puis, à y réfléchir, le pépé qui l’accompagnait, aussi fatigué semblait-il, devait sûrement être pas mal dans son genre lorsqu’il pétait une bielle. Du coup, Shanna reprit un sourire satisfait qui se transforma bientôt en sourire joyeux, limite les yeux en forme d’accents circonflexes. « Oui, oui, c’est moi ! » acquiesça-t-elle, toute niaise, avant de marquer un temps, semblant comprendre, et de tourner la tête vers la sciure vivante, l’air offusqué. « HEY ?! On t’a pas appris la galanterie, crétin ?! On ne parle pas ainsi d'une demoiselle !! » s’offusqua-t-elle en croisant les bras et en gonflant les joues d’un air courroucé, soupirant intérieurement. Mais fallait bien commencer trash pour qu’on la prenne d’entrée de jeu pour une gamine..

"Hmmm... je vois, c'est dommage." répondit la jeune femme, la mine déçue.
"Merci en tout cas !! Je ne vais pas vous déranger plus longtemps... à la prochaine !" poursuivit-elle, le sourire aux lèvres.

Puis, avant de se retourner, elle se pencha par dessus l'épaule d'Ezan, et murmura au creux de son oreille :
"Les filles sont plus sensibles c'est bien connu... sois patient tu verras, tout ira bien Wink

"

Sans même lui laisser le temps de répondre, elle se dirigea ensuite vers l'homme à la robe verte, et, les mains sur les hanches, lui parla d'une voix éclatante, plus déterminée que jamais.

"Eh bien on est les premiers arrivés !! Allons nous reposer un peu plus loin en attendant !"

Vieille mine d'or abandonnée ; Nord de Rikiev. Payon_10

"Pardonnez mon élan de curiosité Angela-sama, mais que font ces deux enfants dans un lieu réputé dangereux ?"

"Mais voyons Papaye c'est évident ! Ils s'aiment !! On a tous des envies platoniques à cet âge là c'est bien connu, et le risque augmente le degré d'excitation ! Même vous à cet âge j'en suis sûre, même moi..."

"Sur mon honneur Angela-sama... moi, Payon, de toute ma jeunesse, n'ai jamais...", répondit-il, avant de réaliser :

"Comment cela même vous Angela-sama ?!! Shocked

S'il vous plaît pour l'amour de votre père, ne dites pas cela, si jamais il arrivait qu'il l'apprenne d'une bouche malintentionnée, je ne vous dis pas la tempête qui se déchaînerait du haut des monts... ... ... Shocked

"

Visiblement, la jeune femme n'avait pas entendu la première réponse de Shanna, qui fut couverte par les paroles d'Ezan... et surtout, elle n'avait décidément rien compris quant à leur situation. Tandis que l'homme officiait son sermon avec la hargne d'un pitbull, Angela eut l'air de ne plus l'écouter au bout d'un certain temps, semblant attirée par autre chose... une "chose" dans le ciel, et qui, d'après l'expression que l'on pouvait lire sur son visage, semblait loin d'appartenir à ce monde...

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