L'auberge : le point de ralliement

La magie de ses ancêtres n’avait pas eu beaucoup de mal à propulser Yuclesia dans les hauts sommets des montagnes noires, malheureusement sans cible précise… et cela faisait maintenant plusieurs heures qu’elle errait entre les monts, bougonnant contre elle-même à la recherche du village d’Argavon. Il devait être environ une heure de l’après-midi lorsqu’elle atteignit enfin le point de ralliement, le soleil était à son zénith et une douce chaleur se répandait dans l’air.

Elle traversa un premier quartier, observant avec curiosité les habitations du village et le calme presque troublant qui y régnait, quelques secondes plus tard elle foula le sol de la place centrale. Quelques marchands exposaient leur étalage tandis que la cité semblait vivre au rythme de joyeux rires enfantins. Elle s’immobilisa près d’un étale et ouvrit une fois de plus le parchemin qui lui avait été confié lors de son départ, elle devait se rendre à l’auberge : c’était le lieu de rendez-vous exact où avaient été conviés ceux qui participeraient à la quête. Un marchand l’interpela pour lui vendre quelque sorte d’épices de la région semblait-il, elle n’y prêta pas grande attention et se contenta de lui adresser un signe de main réprobateur avant de se diriger vers l’auberge de l’autre côté de la place. Elle roula le parchemin et l’attacha à sa taille.

La porte de la vieille taverne grinça légèrement, le murmure tranquille des villageois s’atténua lorsque Yuclesia entra et devint finalement inexistant. Le sol laissait échapper un craquement à chacun de ses pas. Elle ne se fondait pas vraiment dans le décor, surtout que la majorité des habitants d’Argavon étaient humains et vêtus de vêtements simples, tandis qu’elle arborait une tenue créée de toute pièce par des tisseuses Atlantes. Ses armes n’étaient pas non plus un facteur grâce auquel les habitants d’un petit village de montagne pouvait se sentir à l’aise face à elle. Sans jamais lancer de regard autour d’elle, Yu avança jusqu’au comptoir et s’y installa. Elle posa son coude sur le bar et examina les personnes présentent dans la pièce du coin de l’œil, personne ici ne semblait avoir l’étoffe d’un guerrier ou bien d’un mage. Elle poussa un soupir et fut tirée de ses pensées par l’arrivée de l’aubergiste.

« Bien le bonjour mademoiselle, souhaitez-vous manger ou boire quelque chose ? Aujourd’hui le menu est à bas de… »

Le regard que lui jeta Yuclesia l’arrêta dans sa lancée :

« Non merci je ne prendrais rien, j’attends… »

Inqiuiète, l’aubergiste hésita un instant avant d’interroger la jeune femme :

« Et qu’attendez-vous au juste ? »
« Qu’ils arrivent… »
« Mais de qui parlez-vous ? »
« De ceux dont l’avenir de notre monde dépend… »

Malvina s’était mise en route peu de temps après la réception du fameux parchemin. Elle avait « emprunté » une monture à un groupe de bandits qui avaient tenté de la prendre en embuscade et qui, curieusement, avaient finis pleins de bleus et de bosses. Après un long parcourt, elle arriva au village d’Argavon : petit village de montagne, simple et peu coquet, humble et sans grande originalité. C’était un point de rendez-vous intelligent : qui aurait pensé qu’une bande de guerriers et de mages – plus ou moins – aguerris de retrouveraient dans un tel endroit ?
Elle débarqua en plein milieu du marché et ne prêta aucune attention aux offres « spéciales pour les jeunes filles ». Elle mena son cheval aux écuries de l’auberge et entra, rabaissant la capuche qui lui couvrait le front. Elle s’immobilisa en voyant ce qui l’attendait à l’intérieure. Grande, brune, les oreilles pointues et un fouet à la taille. Pas de doute. Cette foutue Yuclésia était là elle aussi. Aucune expression ne passa sur son visage et elle alla s’installer à côté de l’Atlante. Celle-ci venait sans doute de traumatiser l’aubergiste car personne ne se pressa de venir chercher sa commande. Rien à faire, elle n’avait ni faim ni soif.
Elle tourna la tête vers Yuclésia et un léger sourire flotta sur ses lèvres. Une certaine aventure défilait dans son esprit.

« Alors toi aussi t’as un rendez-vous dans le coin ? Comme le monde est petit. »

Elle laissa son sourire flotter quelques secondes de plus sur ses lèvres.

« Franchement, tu étais la dernière personne que je pensais… Rectification, que je voulais voir ici. Mais comme chacun sait, la vie est bien cruelle… »

Maaya trouvait se petit village fort accueillant et, sans compagnon ayant décider de lui faire fond bond, elle en profita pour visiter un peu. Les habitants de se village paraissaient charmants au premier abord, mais ne daignèrent pas lui adresser la parole lorsqu'elle essayait de se rapprocher d'eux...Clopine clopante, elle sautillait gaiement sur les pavés en se raprochant du marché. Les fruits lui donnaient envie et elle en acheta quelques uns. Des pommes pour la mémoire et des oranges pour la vue...Elle avait lu ça dans les livres...

Ses achats fait, elle se dirigea vers l'auberge, histoire de boire un petit quelque chose avant de partir...Quelque chose lui disait même qu'elle y retrouverait sa boule de poil préférée...

Elle entra dans le lieu et s'étonna de voir une table libre, bien cachée dans un coin. Elle s'approcha du bar et commanda quelque chose.


"Salutations à toi, propriétaire de cet endroit ! Vous seriez fort aimable de me servir une petite collation ...disons...Un jus de raisin relevé ferait l'affaire !"

Elle ponctua sa phase d'un charmant sourire, qu'elle adressa ensuite aux deux jeunes femmes accoudées au bar, puis alla s'installer tranquillement à sa table...

La nuit était tombée depuis peu, assombrissant le paysage tantôt verdoyant tantôt cendré des montagnes alentours. D’épais nuages grisonnants s’étaient formés dans le ciel et une légère averse finit par s’abattre sur toute la région.
Dans l’obscurité quasi-totale régnant à présent sur les chemins déserts qui arpentaient le flanc d’une des montagnes, on pouvait discerner la silhouette d’un cavalier. Des gouttes de pluie perlant sur son mantelet, l’homme descendait un sentier venant des hauts monts et qui se poursuivait vers la vallée. L’animal progressait au pas et son maître ne semblait pas l’inciter à se hâter davantage. La raison en était peut-être un long périple jusqu’à ces imposants reliefs... et la prochaine étape ne tarda pas à se dévoiler d’elle-même.
C’est après avoir dépassé un dernier obstacle rocailleux que le cavalier et sa monture se trouvèrent à portée de vue de leur prochaine escale : Argavon. Les lueurs jaunâtres qui animaient l’horizon témoignaient de la présence humaine, détail que le voyageur avait immédiatement noté, n’ayant plus côtoyé que la faune et la flore durant des jours.

Lorsque le cavalier parvint aux portes du village, il y pénétra sans changement de rythme. Les quelques passants qu’il put observer ne lui accordèrent pas plus qu’un bref coup d’œil en coin avant de rentrer dans leurs chaumières. Certes, le temps ne se prêtait pas à une ballade en plein air, mais le fait de voir un étranger à l’allure peu avenante, au visage dissimulé par la pénombre et vêtu d’un long manteau noir, fouler le sol de ce petit bourg isolé, contribuait sans doute à l’idée plus attrayante de rentrer chez soi plutôt que de traîner à l’extérieur.
Lorsqu’il arriva enfin à hauteur d’une place qui offrait la possibilité d’attacher sa monture, le voyageur mit pied à terre et fit quelques à travers l’endroit. Une dizaine de secondes plus tard, le crépitement humide des innombrables gouttelettes qui s’abattaient sur les toits et les pavés s’estompa petit à petit, avant de cesser définitivement. L’homme à la cape noire stoppa sa marche un instant et observa le ciel capricieux, comme s’il attendait quelque chose. Entre deux nuages, on pouvait à présent distinguer la lueur blonde d’une pleine lune encore partiellement masquée par un temps couvert, qui toutefois semblait se calmer.

Alors qu’ils se perdaient au loin vers l’horizon abrupt et dentelé que dessinaient les montagnes, les yeux de cet étranger finirent par se poser sur l’enseigne de la bâtisse qu’il cherchait, l’auberge.
Il poussa la porte et entra mais il ne dépassa pas le seuil de l’établissement, scrutant dans un premier temps la pièce de part et d’autres, des gouttelettes d’eau ruisselant toujours le long du sombre pardessus qu’il portait. Ce n’était pas vraiment son but, mais il remarqua que son entrée n’avait pas semblé passer inaperçue lorsque plusieurs regards se tournèrent vers lui. Il finit par comprendre ce qui suscitait la perplexité des personnes qui l’observaient. Il passa alors la main dans ses cheveux, relevant dans un même temps la capuche qui cachait son visage. Ceux qui le fixaient discrètement détournèrent leurs regards et le bourdonnement des discussions regagna une intensité plus accoutumée à ce genre d’endroit. Le nouvel arrivant traversa la salle pour atteindre le comptoir et s’arrêta devant la femme qui était derrière.

« Bonjour. Je voudrais une chambre. »

« Bien monsieur, votre nom je vous prie. »

« ...Raven. »

Après lui avoir répondu, il prit la clé qu’elle lui tendait et emprunta les escaliers pour rejoindre ses appartements provisoires.
C’était une pièce simple, avec un lit et quelques meubles, ainsi qu’une autre porte. Il laissa sa sacoche et déposa délicatement l’imposante chose qu’il avait portée jusqu’ici sur son dos, en bandoulière, sous un voile de tissu. Derrière la porte se trouvait une petite salle d’eau et le jeune homme profita de l’occasion pour faire sa toilette, après son long voyage.
En sortant, il saisit l’enveloppe blanche qu’il avait précautionneusement conservée et relut une fois de plus ce qu’expliquait le contenu de la lettre, avant de la remettre à sa place.

« J’ai besoin d’un remontant. » finit-il par murmurer pour lui-même.

Il quitta sa chambre et descendit les escaliers pour regagner la salle principale où il quémanda une boisson forte à la serveuse. Et alors qu’elle s’exécutait, Raven aperçut une table libre dans le fond de la taverne, vers laquelle il se dirigea, une fois servit.

Maaya buvait son jus de fruit avec délectation et observait les personnes qui se trouvaient dans l'auberge. La plupart semblait être des gens du village et les seules personnes se distinguant de cette masse semblaient être des voyageurs de passage. Son humeur se dégrada lorsqu'elle vit des gouttes de pluie glisser le long des vitres de l'auberge. Elle s'inquitait pour son gros matoux...Il ne voulait en faire qu'à sa tête, ça lui apprendrait...

Elle observait plus attentivement les femmes accoudées au comptoirs, elles semblaient se connaître mais ne pas être sur la même longueur d'onde. Elles étaient plutôt jolies... La porte de l'auberge s'ouvrit et un homme, le visage à demi-caché, entra dans la batisse. Une boule de poil en profita pour se faufiler à l'intérieur de l'endroit et alla tout droit à la table de Maaya, sauta sur la table avant de se secouer dans tous les sens.

"Non mais oh !!!!!" s'écria t-elle

Elle mit le chat par terre d'un revers de bras. Il souffla et alla s'installer sur une chaise.

"Je vous prirais de vous tenir correctement jeune homme !"

Elle sortit un bout de tissu et nettoya la table. Elle soupira en remarquant que personne ne s'était retourné vers elle.

*Fiou...*

L'homme de tout à l'heure s'était installé à une table proche de la sienne. Elle se replongea dans son verre et le regardait discrètement.

Quelques heures plus tard de nouveaux pas se firent entendre dans le calme troublant qui régnait à présent dans l’auberge, Yuclesia ne détourna pas le regard mais quelque chose dans la démarche du nouvel arrivant lui signifiait que ce n’était pas un simple villageois, sûrement un autre aventurier appelé pour la quête des cristaux. Elle ne mit pas longtemps à reconnaître la voix qui résonna derrière elle…Malvina…à vrai dire sa présence n’avait rien d’étonnant, c’était une bonne combattante, mais Yu aurait apprécié le fait qu’elle soit tomber dans une immense crevasse en venant ou bien que le messager l’ait oublié, malheureusement le sort semblait en avoir voulu autrement. Elle ne prit pas la peine de se retourner et lui répondit sur un ton calme et désinvolte :

« La perspective de devoir partager une nouvelle mission avec toi ne m’enchante en aucun point, j’osais espérer que l’auteur de cette missive ait su faire preuve de plus de discernement. »

Le murmure de l’auberge commençait à reprendre son cours, les conversations à mi-mots tout autant que les voix fortes et grasses des ivrognes. C’est dans cette ambiance sonore qu’une toute jeune fille fit son apparition, à première vue elle n’avait vraiment rien d’une aventurière : frêle, fragile et colorée, c’est ce que Yuclesia remarqua au premier abord, mais elle n’avait rien à voir non plus avec une villageoise d’Argavon où un simple voyageur perdu dans les montagnes…Elle adressa un sourire dans sa direction, Yu ne prit pas la peine de répondre et vit la jeune fille s’installer à une des tables libres non loin du comptoir. Quelques instants plus tard ce fut un jeune homme qui passa le seuil, la rumeur de la salle descendit une nouvelle fois d’un cran et le nombre de regards indiscrets attirèrent l’attention de Yuclesia vers l’entrée de la taverne. Le nouvel arrivant passa sa main dans ses cheveux tout en dégageant son visage de sa capuche ruisselante, Yu laissa échapper un petit soupir et pensa qu'une gravure de mode n'était pas vraiment faite pour le combat, son entrée lui faisait penser à l’arriver du prince idiot dans certains des contes que les enfants atlantes prenaient plaisir à écouter. Grand, brun, des yeux d’un vert profond, elle hésitait…un humain ou un elfe ailé ? Ses oreilles lui faisait pensé qu’il était tout à fait humain mais il dégageait quelque chose d’autre…Il demanda une chambre et Yu n’y prêta plus attention une fois qu’il eut monté les escalier de vieux bois qui menait à l’étage supérieur.

La fillette qui était apparut quelques instants avant semblait avoir bien des soucis avec son animal de compagnie, c’est à l’instant même où elle pointait un doigt menaçant vers la boule de poils qui lui servait de chat qu’un nouvel individu fit son entrée dans l’auberge, un être imposant cela allait sans dire. Le murmure de la salle devint de nouveau inexistant, le nouvel invité semblait prendre plaisir à se faire remarquer, ce genre de personne excédait indubitablement l’atlante, il massacra deux pauvres petits voleurs, elle n’avait rien contre la violence et le combat, bien au contraire, mais il aurait été plus simple de s’arrèter au fait de lui serrer le poignet. Ce n’étaient pas des brigands de grand chemins, uniquement des petits pickpockets, et encore. Il se fit servir et s’installa lui aussi non loin du comptoir, il semblait que le fait de se retrouver prêt du bar était un trait typique des aventuriers. Il s’adressa à ce qu’il semblait considérer comme une assemblée sans détourné le regard. Ce personnage semblait condescendant et très imbu de lui même, d’un certain sens, il était vrai qu’elle l’était aussi. Elle hésita un instant et lui répondit d’une voix sèche et pourtant sereine :

« Ta récompense sera à la hauteur de tes actes, il te faudra faire bien plus que d’effrayer de simples villageois pour prouver ta valeur au combat. »

Le murmure avait reprit son cour et Yuclesia, toujours accoudée au comptoir observait avec curiosité la porte d’entrée qui ne tarda pas à émettre un nouveau grincement, laissant apparaître dans son encadrure un grand homme brun qui semblait avoir toutes les caractéristiques d’un guerrier. Cependant il sembla passer inaperçus pour presque tout le monde, il est vrai que les simples habitants d’Argavon qui prenaient place dans l’auberge ne se remettait pas de l’arrivée fracassante de l’avariel et de sa triste scène face aux deux voyous. Elle observa l’homme avec attention : discret, un air bourru, et une carrure de noble posture. Il semblait être ici le plus apte à se joindre à la quête…il semblait, elle savait que les apparences cachaient de nombreuses choses et il ne valait finalement sûrement pas mieux que le grand avariels aux cheveux mauves qui demeurait le centres de toutes les conversations de la petite auberge.

Elle attendit encore quelques instants, observant minutieusement chacun de ces personnages, plusieurs d’entre eux semblait avoir en leur possession une copie de cette étrange missive. La nature ne l’ayant pas dotée d’une patience exemplaire, et bien qu’elle n’appréciait pas le fait de devoir s’allier à d’autres personnes, il ne lui fallut pas longtemps avant de décider de prendre la parole. Ce ne fut pas bien compliqué pour que chacun des membres l’entende, ils étaient tous regroupés dans le même coin de la pièce. Elle s’adressa à l’assemblée :

« Je suppose que vous êtes tous ici en raison de l’appel lancé par l’intermédiaire de cette étrange missive ? L’optique de devoir collaborer avec plusieurs personnes ne m’enchante nullement, mais je crois que cela est nécessaire pour la bon déroulement de cette mission. Je m’attendais d’ailleurs à ce qu’un plus grand nombre de personne soit conviées. Et je dois avouer que je commence à m’interroger sur la confiance que nous pouvons accorder à l’auteur de cette lettre… »

Elle dévisagea tour à tour Malvina, la jeune fille souriante et le grand avariel aux cheveux mauves. Puis elle reprit :

« Cependant il doit y avoir une bonne raison pour que chacun de nous se retrouve ici même aujourd’hui. Cela fait bientôt 10h que je me trouve ici et je doit avouer que le manque d’action commence à se faire sentir, aussi je propose que nous ne tardions pas. Que ceux qui manquent de force prennent une chambre pour la nuit, il me semble que la plus sage décision serait de partir dès demain aux aurores… »


Elle ne se sentait pas vraiment l’âme d’une meneuse et s’attendait à ce que chacun lui réponde froidement qu’il ne comptait pas se plier aux ordres de la première venue, mais elle pourrait au moins se féliciter de les avoir fait réfléchir à la question.

Malvina sourit. Cyniquement bien sûr, elle n’avait pas beaucoup d’autre façon de sourire. La remarque de Yuclésia ne l’étonnait pas, certainement pas plus que sa propre remarque n’avait impressionné l’Atlante. Elle se contenta de commander un verre et de ne pas répondre, étudiant au fur et à mesure chacun des arrivants.

D’abord une jeune fille qui semblait tout à fait opposée aux montagnards qui buvaient leur bière quotidienne dans l’auberge. Il ne lui fut pas difficile de comprendre qu’elle n’était pas de ces lieux et que, par conséquent et par voie logique, elle devait faire partie d’un des appelés à cette tâche mystérieuse qui serait la leur.

Ensuite, un personnage tout aussi étonnant qui, d’un geste élégant repoussa sa capuche en remettant en place ses cheveux.

* Un peu poseur tout de même * ne put s’empêcher de remarquer Malvina en son for intérieur.

Il demanda une chambre et disparut dans l’escalier. Puis il revint et demanda à boire. Rien à dire à part qu’il était certainement là pour les mêmes raisons qu’elle-même et les deux autres.

Un nouveau personnage haut en couleur fit son entrée. Il se montra vite plus bavard que les autres. Poseur aussi. Mais Malvina se dit qu’à sa place elle aurait égorgé le voleur sans un mot plutôt que de « l’humilier » publiquement. Ou elle se serait empressée de lui encastrer la tête dans le mur. Mais qui était-elle pour juger des actes d’autrui ? Yuclésia s’en chargea d’accord à merveille. Pour une fois qu’elle souriait sincèrement à l’une de ses paroles…

Le dernier visiteur a entrer dans l’auberge était sans doute le plus imprévu de la journée. Les autres membres de l’assemblée n’étaient certainement pas avenants, du moins pas tous, mais celui-ci le semblait encore moins que les autres.

* Bah au moins il a à peu près l’air normal *


Yuclésia prit la parole.

* Enfin quelqu’un qui se bouge, pas trop tôt. *


Elle hocha la tête à ses paroles, mais n’approuva pas tout.

« Partir ? Où ça ? Et es-tu sûre que nous soyons au complet ? Je suis d’accord que de rester debout à attendre ne soit pas une bonne idée, mais on pourrait peut-être se concerter. »

Elle s’arrêta là. Hors de question qu’elle en dise plus, le blabla, bien que n’étant pas sa faiblesse, n’était tout de même pas son domaine favoris.

Maaya avait observé que bien d'étranges personnages étaient entrés dans l'auberge...Des genre de supers aventuriers...Elle soupira lorsque l'un d'entre eux s'attaque à un pauvre voleur de bourse. Elle n'avait pas ce genre de soucis...Haute comme trois pomme, tout le monde se mettait en têtre qu'elle ne devait pas détenir une bourse extraordinaire. C'était à peine si ils pensaient qu'elle touchait une pension familiale. Avec son air de gamine, peu des gens de ce monde se demandait si elle était détentrice d'une grand fortune ou pas...
Ces étrangers l'intriguaient...Ils semblaient s'observer du coin de l'oeil...Comme si ils attendaient quelque chose...

*Mais quoi ?*

Son gros matou s'était alors mis à ronronner sur ses genoux. L'impatience de ces voyageurs devint de plus en plus visible et la poussa à reconsidérer le fait de commander un nouveau verre...Elle se dit qu'il était peut être temps d'aller faire un petit tour dans le village, et ce malgré le temps, qu'il fallait peut être mieux ne pas rester ici et revenir un peu plus tard...Elle se dirigea vers la porte quand une de ces femmes du bar se leva brusquement. Elle se retrouva sur une chaise à côté d'un vieillard au sourire édenté. Elle s'adressa à toute la salle, et en particulier aux nouveaux arrivants...

*Une missive ? Mais qu'est-ce que ...C'est quoi ce truc ??...Qu'est-ce que j'fais là moi ???....*

Elle voulait tenter une nouvelle fois de sortir discrètement, mais elle était désormais plus que curieuse de connaître l'objet de cette missive...Apparemment il était question d'une sorte d'aventure... Elle sourit à cette femme, plus que charmante, histoire de lui montrer qu'elle se sentait conscernée. Son gros patapouf de chat se frottait d'ailleurs contre la jambe de celle-ci.

"Euh reviens là toi..." lança t-elle ...

-Enfin !

Ce simple mot exprimait le soulagement d'Alex Nobody. Il se trouvait sur une petite colline surplombant Argavon. Pour en arriver là, il avait fait un voyage de près de quatre mois. Il était passé par à peu près tous les endroits possibles et inimaginables du continent. Suivant les rumeurs assez fournies concernant les morts mystérieuses de pilleurs d'églises, il était arrivé dans un petit village qui, semblait-il, avait accueilli le demi-avariel nommé Raven. La mère du jeune homme avait péri peu après son arrivée ici. Le demi-avariel avait alors passé son enfance ici, et avait mystérieusement disparu après le pillage étrange de l'église. Depuis, Alex avait tenté de suivre sa trace, malgré les difficultés que cela représentait. En effet, un demi-avariel a plus de facilités pour passer inaperçu qu'un avariel. Seuls quelques spectateurs avertis arrivent à remarquer ce mélange de race. Ainsi, après toutes ses pérégrinations, le chevalier Nobody avait atterri ici. Et ce village aux apparences paisibles n'apparaissait pas uniquement comme le nouveau refuge du jeune Raven. En effet, on racontait également qu'une mystérieuse personne avait réuni ici un petit groupe d'aventuriers, qui devraient ensuite partir pour une quête tout aussi mystérieuse.
Kira s'ébroua un peu sur le gros sac que portait Alex dans son dos. Elle s'étira ensuite, avant de se remettre dans sa position initiale et de se rendormir. Alex continua ensuite sa route, dévalant la colline, tandis que le soleil déclinait. Lorsqu'il entra dans la ville, l'astre solaire rougeoyait déjà, étendant sa lumière sanglante sur les bâtiments de la cité. Alex estima que cela ne prendrait pas longtemps pour repérer un demi-avariel ici. Toutefois, il était déjà tard, aussi le jeune homme décida t-il de se diriger vers l'auberge. Tandis qu'il la cherchait, il subissait avec agaçement les regards intrigués des villageois devant son armure et de son chat ailé qui continuait de dormir sur le sac. Après un quart d'heure de recherche ardue, il finit par arriver à l'auberge, une petite bâtisse d'aspect assez rude mais qui semblait quand même plutôt confortable. Alex passa la porte, et respira une forte odeur d'alcool et de puanteur. Il fronça les sourcils.

-Décidément toutes les auberges se ressemblent.

En fait, il n'avait pas tout à fait raison. Car en observant les clients accoudés au bar, il y remarqua des personnes qui ne semblaient pas avoir leur place ici. En effet, il distingua un avariel qui buvait, une atlante à côté d'une fille qui semblait humaine mais dont les vêtements trahissaient un job plus atypique qu'une simple commerçante. A sa droite, une autre avariel, plus jeune que le reste du groupe. Enfin, un autre homme paraissait être un guerrier. Tous semblaient attendre quelque chose, ou quelqu'un d'autre. Alex décida d'observer ce qu'il se passait, aussi se contenta t-il d'aller s'installer au bar. Il déposa son sac, et Kira vint se poser sur le comptoir. Alex s'adressa ensuite au serveur qui s'approchait:

-Je souhaiterais louer une chambre. Mais commencez par me servir quelque chose de tonique s'il vous plaît. Et un petit bol de lait par la même occasion.

Le serveur revînt avec la clé d'une chambre, un petit bol de lait et un verre contenant un liquide jaune, qui exhalait une odeur sucrée assez forte. Alex en but une gorgée et une agréable chaleur se répandit dans son corps. A côté, la petite chatte ailée ronronnait de plaisir en buvant le liquide blanc.

*Qu'attendent-ils tous ? C'est étrange. Ils ne semblent pas se connaitre mais pourtant ils paraissent reliés par quelque chose. Les rumeurs concernant ce fameux groupes d'aventuriers réunis par quelqu'un d'anonyme seraient donc vraies ?*

Plutôt las, Alex laissa de côté ses questions sans réponses, et monta son sac jusqu'à sa chambre. Puis il redescendit, décidé à en apprendre plus sur ce qui se tramait autour de lui en observant le groupe hétéroclite resté en bas.

Il ne fallut pas longtemps avant que Malvina réagisse…évidemment elle n’était pas idiote. Mais qui pouvait vraiment savoir où ils devraient se rendre en premier lieu ? D’après ce qu’elle savait, la traversée de la forêt serait un passage obligé, et selon les plans sur lesquels elle avait eu le temps de s’attarder, la ville la plus proche était Rikiev. Bien qu’elle ne sut pas vraiment si cette ville aurait une importance quelconque dans la quête, elle pensa qu’ils pourraient peut-être en apprendre plus sur certains phénomènes s’ils faisaient un séjour là-bas. Elle fut tirée de ses pensées par une étrange sensation contre ses jambes. Elle baissa les yeux vers la boule de poils, la poussa du pied et releva les yeux vers la jeune fille, elle n’eut pas besoin d’y ajouter la parole, son regard devait en dire long et elle espérait que Maaya comprendrait bien qu’il ne fallait pas laisser l’animal à sa porté au risque que sont prochain geste ne soit beaucoup moins doux. Elle n’avait rien contre les animaux…du moment qu’ils se tenaient à une distance raisonnable.

Certains semblaient ne pas avoir envie de répondre, ce qu’elle acceptait sans problème, le silence était un moyen de communication qu’elle affectionnait tout particulièrement. Ce qu’elle n’affectionnait aucunement pas contre étaient les manières de cet avariel et sa manie de vouloir attirer toutes les attentions vers lui par n’importe quel moyen. S’il n’avait aucune attention à porté à ses paroles fort bien, elle n’en aurait pas forcément porté plus aux siennes. Mais jouer le désintéressé blasé, cela la mettait hors d’elle, elle crispa ses doigts…ce n’était pas vraiment le moment d’user de ses poings, surtout si elle devait se résoudre à faire équipe avec lui dans l’avenir.

Chacun semblait avoir ses propres préoccupations en cet instant et ce fut au tour de l’humain à l’allure guerrière de prendre la parole.

"Ceux qui ne sont pas capables d'arriver au rendez-vous à l'heure convenue n'ont rien à faire dans ce groupe."

Il lui avait coupé l’herbe sous le pied…c’était exactement ce qu’elle aurait dit si elle en avait eu l’occasion, elle n’avait que faire des retardataires, décider de ne partir que le lendemain matin leur offrait quelques heures de plus pour rejoindre la troupe avant le départ. Si d’autres avaient reçu la missive, ils seraient capable de les retrouver plus tard, sinon il était clair que l’auteur s’était fâcheusement trompé de destinataires. L’homme sembla payer une chambre pour la nuit, elle fronça légèrement les sourcils lorsqu’il croisa son regard avant de se retourner vers ceux qui restaient et d’ajouter :

« Il semblerait que notre unique trajet se trace à travers la forêt, si mes souvenirs sont exacts, une ville se trouve en bordure, c’est une ville assez avancée d’après ce que je sais, nous pourrions peut-être y trouver des informations ou une piste à suivre. A moins que quelqu’un ne trouvent un meilleur itinéraire ? »

Ce n’était pas vraiment une question, plutôt une remarque, qui s’adressait tout particulièrement à Malvina, elle le comprendrait d’elle même, elle ne prit pas la peine de lui lancer un de ces fameux regards cyniques. Elle se dirigea vers le comptoir et commanda une liqueur qu’apparemment, la pauvre aubergiste avait le malheur de ne pas avoir en réserve. Elle soupira profondément et posa assez violemment sa main sur le comptoir avant de finalement commander une chambre. Elle n’était pas vraiment fatiguée, mais elle n’avait rien à ajouter et préférait pouvoir se reposer un minimum pour être au maximum de ses capacités dès le lendemain. Elle prit la clé que lui tendait l’aubergiste d’un air courroucé et monta les marches avant de rejoindre sa chambre…ne s’inquiétant pas vraiment de l’allure que prendrait la suite de la discussion si tant est qu’il y en aurait une.

[ HJ : Je propose qu’après ce tour de post nous quittions Argavon pour commencer l’aventure, ceux qui ne répondent pas sont considérés comme d’accord, ceux qui sont contre le fait de quitter le village immédiatement peuvent évidemment donner leur avis ^^ ]

Malvina n'avait plus rien à ajouter. Elle approuvait Yuclésia - miracle! - bien qu'elle lui ait posé des questions ensuite, c'était histoire de préciser les choses.
Elle avait jeté un regard noir à l'Avariel qui s'était encore manifesté de façon bruyante et passablement inutile. S'il persistait sur cette ligne de conduite, il allait y avoir des tensions dans le groupe >_>. Une bande de durs à cuires n'avait pas besoin de quelqu'un faisant régulièrement des remarques désagréables.
Elle approuvait aussi le grand type qui avait prit la parole. Il était assez impressionant et si ses paroles n'avaient pas portées, c'était que les gens étaient vraiment bornés ou bouchés.

*Bon, on a au moins quelques têtes pensantes, ça rassure -v-*

Elle regarda Yuclésia lorsqu'elle parla une dernière fois. Elle pensait ne pas avoir tort de prendre la remarque pour elle. Elle se contenta de sourire et de décroiser les bras.
Comme elle n'avait rien à dire de plus, elle demanda une chambre et sortit de la salle pour s'y rendre. Elle aurait besoin de sommeil - elle n'était après tout qu'une simple humaine qui avait besoin de repos -v-.



[HJ: désolée pour le retard, surtout vu le truc court que j'ai pondu >_>
Moi je suis oki avec toi Yu, pas de soucis pour moi ^^]

Le chat s'écarta vivement de la jambe de l'Atalante et grimpa le long du dos de sa maîtresse pour venir se poster sur son épaule avant de souffler sur la jeune femme. Maaya lui souffla sur le museau et il se calma aussitôt. L'atalante ne semblait pas aimer les bêtes, elle ne devait pas être très gentille et même plutôt très froide, une combattante sanguinaire qui...

*Bon on va s'arrêter là...*

Maaya se demandait comment cette femme pouvait s'adresser à toute une assemblée sans être réellement sûre que tous ses membres soient concernés...Elle rattrapa l'atalante et lui lança.

"Euh...peut-être que l'on pourrait parler de tout cela ailleurs...enfin je veux dire ...dans un endroit un peu plus ...discret, disons pas discret mais du moins ..."

Elle se rapprocha de l'atalante, se mit sur la pointe des pieds et voyant que cela ne changeait rien, elle attira la jeune femme vers elle en lui prenant le bras.

"...à l'abris des oreilles indiscrètes si vous voyez ce que je veux dire ...En tout cas bonne nuit !"

Elle plissa les yeux et lança un regard suspicieux aux vieillards et autres consommateurs qui s'étaient attardés à l'auberge.
Après tout elle ne savais pas trop pourquoi ils étaient réunis mais elle voulait néanmoins en savoir plus...
Maaya redescendit les escaliers, demanda une casserole de lait et une chambre. Elle suivit l'exemple des deux autres jeunes femmes, d'habitude elle dormait dehors, mais le temps n'était pas vraiment propice et puis elle voulait vraiment être prête le lendemain pour savoir de quel était l'objet de leur réunion...

« Il semblerait que notre unique trajet se trace à travers la forêt, si mes souvenirs sont exacts, une ville se trouve en bordure, c’est une ville assez avancée d’après ce que je sais, nous pourrions peut-être y trouver des informations ou une piste à suivre. A moins que quelqu’un ne trouvent un meilleur itinéraire ? »

Aucun des membres réunis ne sembla s’opposer à la proposition de l’Atlante. Raven, qui connaissait les environs à travers des cartes qu’il avait souvent étudiées lorsqu’il vivait au Monastère, n’en pensait pas moins à propos du chemin à emprunter. Mais à vrai dire, peu importait leur destination. Ils n’avaient en effet sur le moment aucun indice, aucune piste à suivre. Dans ces cas-là, la meilleure manière se reflétait dans l’idée émise par la jeune femme aux tatouages.

« Les bois et les montagnes qui entourent ce village ne sont parsemés que de petits hameaux, souvent plus modestes qu’Argavon. »

Le Demi-Avariel avait prit la parole sans même se retourner, toujours assis devant son verre. Après ces quelques mots, il se leva et, faisant volte face vers l’Atlante et celles et ceux qui l’entouraient, poursuivit d’une voix neutre :

« La prochaine cité où nous aurions le plus de chances de réunir des informations serait en effet Rikiev... »

Il marqua une courte pause et l’on entendit alors plus que les rumeurs atténuées des discussions des derniers clients de l’auberge. Tandis que des visages silencieux s’étaient tournés vers à l’intérieur du petit regroupement, il reprit simplement :

« ...Mais pour l’heure, je crois que cette jeune fille n’a pas tort, fit-il en montrant la fillette aux cheveux pourpres alors qu’elle venait de susurrer quelques mots à la jeune Atlante, nous ferions bien de reprendre cette discussion au moment de notre départ, lors de notre rassemblement demain, à l’aube. »

Du coin de l’œil, il parcoura discrètement ce qu’il pouvait apercevoir des tables encore occupées.

Après son intervention, Raven ne jugea pas utile d’ajouter qu’il se faisait tard et que le sommeil ne devait pas leur manquer pour voyager. Tous semblaient avoir assez de bon sens et ne tardèrent pas à se diriger un par un vers le comptoir de l’auberge pour demander une chambre.
Ayant déjà la sienne, le jeune Demi s’accorda un dernier verre avant d’imiter ceux qu’il compterait bientôt sans doute comme ses coéquipiers dans cette quête.


[HS : Ok pour moi aussi Yu ]

En bas, les choses avaient commencé à bouger. L'atlante s'était levée et s'était tournée vers les personnes à l'air aventureux. Les simples quidams la regardaient également mais elle ne leur accordait pas plus d'attention qu'à une mouche.

-Je suppose que vous êtes tous ici en raison de l’appel lancé par l’intermédiaire de cette étrange missive... , commença t-elle.

Une missive ! Quelle missive ? Alex n'avait pas de missive. Et pourquoi faire, une missive ? Assez étonné, le jeune homme décida de continuer à écouter ceux qui en savaient plus que lui. C'était, de tout temps, la meilleure méthode pour s'informer.

-...Je m’attendais d’ailleurs à ce qu’un plus grand nombre de personne soit conviées. Et je dois avouer que je commence à m’interroger sur la confiance que nous pouvons accorder à l’auteur de cette lettre... , dit l'atlante.

Ainsi, c'était bien un mystérieux anonyme qui avait réuni un groupe d'aventuriers. Le demi-avariel qu'Alex recherchait en faisait-il parti ? C'était probable. Compte tenu de ses parents, il devait être doué. L'atlante avait aussi dit que le groupe était restreint. Tant mieux, le paladin pourrait ainsi s'incruster plus facilement.
La jeune femme déclara ensuite que l'attente avait été trop longue et que le groupe partirait demain.

*Heureusement que j'ai déjà loué une chambre pour la nuit.* se dit Alex, satisfait.

Puis la femme qu'Alex avait déjà remarqué près del'tlante tout à l'heure se leva également:

-Partir ? Où ça ? Et es-tu sûre que nous soyons au complet ? Je suis d’accord que de rester debout à attendre ne soit pas une bonne idée, mais on pourrait peut-être se concerter.

Les paroles étaient décidemment riches d'enseignement. Les aventuriers n'étaient ainsi presque pas plus avancés qu'Alex lui-même. Cela le fit sourire. Cependant, il se garda bien de prendre la parole. Tandis que l'avariel qui avait fait du grabuge un peu avant décidait de quitter l'auberge, le paladin resta confortablement installé et immobile. Il n'avait peut-être pas tout appris...
Et il avait raison car l'atlante reprit la parole, désignant un village plus avant dans la forêt, et qui pourrait se révéler une source d'information intéressante.
C'est alors qu'Alex remarqua qu'un gros chat se trouvait tout près de lui, et fixait avec des yeux ronds la petite chatte ailée qui tenait compagnie au paladin. Il ne savait pourquoi mais cela l'amusa. Puis Alex chassa gentiment le chat d'un coup de pied (XD). Ce dernier retourna auprès d'une gamine qui justement s'était levée et s'approchait de l'atlante qui s'en allait. Elle l'exhorta à la discrétion, sans succès semblait-il.
Et tandis que le paladin comptait retourner à l'étage, n'espérant plus rien apprendre, il entendit une voix masculine venir d'un coin d'ombre. L'homme qui avait parlé ne s'était pas levé, mais il avait visiblement son mot à dire:

-Les bois et les montagnes qui entourent ce village ne sont parsemés que de petits hameaux, souvent plus modestes qu’Argavon. La prochaine cité où nous aurions le plus de chances de réunir des informations serait en effet Rikiev. Mais pour l’heure, je crois que cette jeune fille n’a pas tort. Nous ferions bien de reprendre cette discussion au moment de notre départ, lors de notre rassemblement demain, à l’aube.

L'homme se leva ensuite, prit un dernier verre et parcourut d'une traite le chemin qui le menait à sa chambre. Alex le vit passer devant lui. Il en resta figé quelques secondes, avant de murmurer pour que lui seul entendre:

-C'est fou comme vous ressemblez à votre père.

Comme foudroyé, Raven s’arrêta net dans sa marche en direction des escaliers de bois. Il n’affichait aucune expression et conservait un visage dépourvu de tout trait témoin d’étonnement. Mais il restait cependant interloqué devant ces mots qu’il venait d’entendre.
Pendant quelques secondes, il ne bougea pas, voulant être sûr que c’était effectivement à lui qu’on s’était adressé.
A présent, tous les autres étaient montés, et si l’on mettait à part les quelques villageois qui terminaient leur soirée dans la taverne encore attablés à parler devant leur chope quasiment vide, il ne restait que Raven et l’homme qui lui avait adressé la parole. Le jeune Demi tourna lentement son regard vers lui. C’était un homme grand et apparemment robuste, qui portait une armure imposante ornée de glyphes et de parures dorées et argentées. Le Chevalier type, en somme. Mais là n’était pas le problème. Raven s’était tout simplement juré de ne plus accorder sa confiance à qui que ce soit, depuis l’incident malheureux du Monastère, il y a peu. Il savait pertinemment que même après tant d’années, des mercenaires de Rikiev étaient toujours à sa recherche. Jusqu’à présent, les moines avaient toujours réussi à le protéger, à nier sa présence et à faire en sortes qu’ils ne le trouvent pas, malgré plusieurs interventions à l’intérieur du domaine religieux. L’homme qui se dressait à un mètre de lui pouvait très bien être l’un de ces hommes, envoyés pour le traquer. Enfin, peu importait si ce n’était que de la paranoïa. Le Demi-Avariel avait appris à ses dépends à être prudent et à ne compter que sur lui-même, et c’est ce qu’il ferait.

« ...Je ne sais pas... qui vous êtes... ni... d’où vous venez... Et je ne veux pas le savoir... » lâcha-t-il d’un ton calme et froid.

Il se tut l’espace d’une seconde, détournant son regard droit devant lui et reprit de cette même voix :

« Mais je vous conseillerai simplement de vous éloigner de moi... sans quoi je pourrai mal le prendre et vous inciter à changer de conduite... Vous êtes prévenu. »

A ces mots et sans prendre la peine d’adresser un dernier regard à son interlocuteur, il poursuivit son chemin jusqu’aux escaliers et regagna sa chambre sans un mot.

Quelques heures plus tard , les premières lueurs du jour transpercèrent les volets mal taillés de la chambre de Yuclesia. Il ne la réveillèrent pas vraiment, elle avait à présent l’habitude de ne dormir que d’un œil. Elle étira ses bras en avant, attacha son fouet à sa ceinture et son katana sur son dos. Elle espérait que chacun serait déjà levés prêts à partir mais elle se doutait que c’était peine perdue.

Elle descendit les escaliers grinçant de la petite auberge, l’odeur nauséabonde de ragoût froid et de crasse qui enveloppait la salle la veille au soir n’avait pas vraiment disparu, mais elle était à présent recouverte du fumet d’un pain tout juste cuit. Cela n’en était que plus désagréable encore, tous ces mélanges d’odeurs ne donnaient pas vraiment envie de se réveiller un autre matin au même endroit. Elle ne fit pas vraiment attention au peu de personnes présentent dans la pièce et se dirigea vers le comptoir pour demander, ou plutôt exiger de la façon la plus raccourcie qui soit une de ces boissons chaudes qu’ils avaient sur le continent à base d’une graine noire et qui donnait soi-disant une grande énergie. La femme lui apporta ce qu’elle avait demandé sans se faire prier.
L’atlante bu le mélange sans broncher, c’était infecte mais elle se plaisait à penser que c’était là la boisson la plus buvable qu’ils auraient à lui proposer à une telle heure. Elle passa une main sur sa nuque et la fit craquer, les lits n’étaient vraiment pas confortable, finalement même si elle avait eut l’intention de dormir elle n’aurait pas pu. Elle jeta un regard meurtrier à l’aubergiste quand celle-ci lui demanda avec une curiosité et un intérêt qui ne plaisait nullement à la jeune princesse :

« Je vous ai entendu parler hier au soir, vous et tous ces aventuriers assis à cette table là-bas, alors c’est vrai vous allez traverser la forêt ? Je ne pense pas que cela soit une excellente idée malgré… »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase, le poing de Yuclesia s’était resserré et l’air meurtrier et agacé qu’elle affichait semblait avoir suffit pour faire taire cette femme qu’elle jugeait bien trop curieuse.

« Il ne me semble pas m’être adressée à vous, cette affaire ne vous regarde en aucun cas, et je ne pense pas que la recommandation d’une aubergiste puisse m’apprendre quoi que ce soit sur les dangers d’une telle traversée »

Jamais un mot plus haut que l’autre, elle lui avait répondu d’un ton froid mais aussi un peu excédé, à la fois contre l’aubergiste et contre elle-même, elle n’aurait pas du prendre le risque que qui que ce soit découvre la mission, mais après tout si un intrus se glissait dans ce groupe de mercenaires il serait vite démasqué par son incapacité à se battre à leurs côtés et elle le laisserai probablement se faire dévorer par les bêtes sauvages à moins qu’un des membres de la troupe ne trouve le moyen de prendre un gêneur sous ses ailes. C’était un acte qu’elle ne se voyait attribuer à aucun des hommes se trouvant là hier soir…à part peut-être la jeune fille avec son chat. L’aubergiste quant à elle n’avait pas trouver à redire et s’était empressée de rejoindre la cuisine sans un mot de plus.

Elle patienta encore, divers bruits commençaient à se faire entendre dans la pièce, les escaliers grinçants, les battements de la porte et les quelques tasses qui se reposaient sur les tables sans aucune délicatesse. Les premières rumeurs se faisaient à présent entendre dans la salle, beaucoup moins nombreuses que la veille et ainsi plus compréhensibles, mais elle n’avait que faire de cette histoire de famille éclatée qu’un vieil homme commençait déjà à marmonner à une toute jeune serveuse de l’auberge, pas plus qu’elle s’intéressa à la conversation des deux ivrognes qui avaient pris place devant le comptoir juste à côté d’elle et qui empestaient déjà l’alcool aux premières lueurs du jour.

Elle déposa trois piécettes sur le comptoir et se dirigea vers la sortie de la pièce où se tenaient déjà plusieurs de ceux avec qui elle avait parlé quelques heures plus tôt, peut-être étaient-ils tous présent, peut-être pas, mais elle était loin d’affectionner les lève-tard et les retardataires, des personnes étant incapable d’être ponctuelles seraient un encombrement inutile à se groupe déjà pour le moins hétéroclite. Elle s’arrêta devant la porte, ne lançant qu’un regard par dessus son épaule.

« Si certains comptent faire marche arrière, je leur suggère de le faire incessamment »

Il aurait été inutile d’ajouter que tenter de faire demi-tour plus tard n’aurait pas été d’un grand discernement et elle aurait détesté avoir l’air d’une de ces moralisatrices, de plus les grands discours étaient rarement nécessaires à son sens. Elle ouvrit donc la porte et partit d’un pas assuré en direction de la forêt, se souciant peu du fait qu’on la suive, mais pensant en son fort intérieur que si l’expéditeur de cette missive avait jugé qu’un certain nombre de guerriers serait nécessaire à la quête, il valait mieux éviter que le groupe ne se dissolve avant même d’avoir rencontré la moindre difficulté.

[ ~~> La forêt ]

Alex accueillit sans broncher les menaces de Raven. Le demi était parti avant même que le chevalier ait pu s'expliquer. Bien que ses remarques furent acerbes, Alex avait surtout vu de la peur et de la défiance dans le regard de Raven. Il avait du en voir des vertes et des pas mûres pendant sa vie...
Finalement, comme tout le monde partait se coucher, Alex fit de même. Kira avait bondi sur son épaule, et ronronnait le long du trajet jusqu'à la chambre. Puis elle s'étendit sur le lit plutôt inconfortable avant de replier ses ailes et ses pattes et de s'endormir.
Le chevalier se mit rapidment au lit, lui aussi, mais en ayant pris soin d'avor un poignard sous l'oreiller. Il n'était pas naïf...
Finalement, il s'endormit dans un mélange confus de pensées concernant son passé, celui de Raven et le garçon en lui même. Il était méfiant, ce qui était logique en soi. Mais ce qui était étonnant, c'était que le demi-avariel avait accepté une mission de groupe alors qu'il souhaitait rester caché...

Le lendemain matin, Alex se réveilla de bonne heure, avant même la levée du soleil. Il n'avait guère besoin de beaucoup de sommeil, malgré son long voyage de la veille. Il était endurant et endurci. S'habillant prestement, il revêtit son armure avec habileté, tandis que Kira se frottait à ses jambes. Alex vérifia que rien ne manquait, prit le couteau qu'il avait caché sous son oreiller et le mit dans son sac. Puis il descenditen faisant le moins de bruit possible.
La taverne était plutôt déserte, mis à part deux humains qui cuvaient encore le vin de la veille. Alex en profita pour demander quelque chose de tonique. L'aubergiste lui donna un bol contenant un liquide noirâtre et amer. Elle précisa que c'était du café, et que ça réveillait comme un chant du coq. Le garçon demanda en même temps du lait pour Kira, qui se jeta dessus avec gourmandise. Le chevalier paya ensuite, et sortit prendre l'air. Le village s'éveillait à peine, seuls deux marchands à moitié endormis ouvraient leurs étals. Alex acheta un peu de pain, et des fruits, qu'il mangea dans l'instant.
Il retourna ensuite dans l'auberge dans l'intention d'attendre le groupe. L'atlante qui avait déjà prit la parole la veille discutait avec animosité avec l'aubergiste. Le garçon attendit donc dehors, le temps que tout le monde arrive. Après une demi-heure, le soleil s'était déjà élevé dans le ciel, et l'auberge résonnait des bruits de conversation et de tasses.
Quand il vit l'atlante sortir, il lui emboîta le pas.

-Si certains comptent faire marche arrière, je leur suggère de le faire incessamment... , dit-elle de manière plutôt aggressive.

Renoncer ? Certainement pas. Il avait retrouvé Raven, mais maintenant qu'on lui proposait une mission, Alex n'allait pas refuser. Aussi marcha t-il lui aussi vers la forêt avec son sac et Kira sur le dos, ne regardant pas en arrière, comme pour montrer qu'il avait lui aussi sa place ici, alors qu'il n'était pas même attendu.

Maaya entra de nouveau dans l'auberge, elle était sortie quelques temps afin d'aller s'acheter quelque chose à manger... non pas que la nourriture de l'auberge ne lui plaisait guère mais....

Elle tomba alors nez à nez avec l'atalante qui venait de faire un nouveau discours auquel elle n'avait pas pu assister et qui venait de sortir, se dirigeant vers la forêt...

*Zut alors....j'ai encore loupé quelque chose ????*

Elle se dépêcha de prendre son matou dans les bras et de partir à la poursuite de la jeune femme.

--> Forêt